Comment grimper seul ?
Osm'oseL’escalade est un sport individuel, mais lorsque l’on veut pratiquer l’escalade sportive (voie de difficulté), il devient nécessaire de trouver un compagnon de cordée pour se faire assurer. A l’aide d’une corde et d’un appareil d’assurage reliés au baudrier, l’assureur va pouvoir retenir une éventuelle chute du grimpeur et le redescendre en toute sécurité.
Cependant, trouver quelqu’un de disponible sur les mêmes horaires que vous, avec plus ou moins le même niveau, et avec autant de motivation, peut vite devenir une mission impossible. Surtout que l’escalade de voie est aussi une affaire de confiance. En effet, il est difficile de grimper 100 % relâché quand on n’est pas sûr de la capacité de réaction de notre assureur. Il est vrai qu’il faut un moment avant de savoir bien grimper mais il faut aussi du temps pour savoir bien assurer 😉 !
L’escalade en salle s’est tellement développée rapidement qu’aujourd’hui beaucoup de personnes veulent juste se défouler 1h en afterwork solitaire. Cette pratique permet de n’être dépendant de personne dans sa séance et de ne pas avoir à assurer quelqu’un d’autre. Grimper solo peut aider à gagner en confiance en soi et en sa grimpe rapidement. Vous n’aurez aucune influence et serez obligé de trouver les mouvements et les solutions seul en escalade, ce qui est une excellente manière d’apprendre à grimper. C’est pourquoi dans cet article, nous allons vous présenter plusieurs solutions pour l’escalade solo indoor, en salle, et nous allons finir par dégrossir quelques techniques pour l’escalade solo outdoor, en falaise.
1. Pratiquer l’escalade en salle seul
1.1. Le bloc en salle
1.2. Les enrouleurs en salle
1.3. La nouveauté ProGrade
1.4. Les contacts dans les salles d’escalade
2. Pratiquer l’escalade en extérieur seul
2.1. Le bloc en extérieur
2.2. La perche de clippage télescopique
2.3. Le Grigri et la Micro Track, des appareils d’auto-assurage
1. Escalade en salle en solo
Le bloc :
Pratiquer l’escalade de bloc est la manière la plus simple pour grimper seul. Aujourd’hui toutes les grandes villes de France possèdent au moins une salle de bloc privée. Dans ce genre de salle, vous n’aurez ni besoin de matériel d’assurage, ni de corde, ni de baudrier. Seulement d’une paire de chausson et de la magnésie si vous en avez besoin. Les murs des salles de bloc ne montent jamais au-dessus de 4,5 mètres avec des matelas de minimum 40 cm d’épaisseur. C’est pour cela que toutes les chutes peuvent être amorties au sol. Vous trouverez aussi des « prises de descente », il s’agit de grosses poignées très faciles à tenir qui sont installées un peu partout sur les murs. Ces prises permettent une retraite et une redescente plus facile en évitant de sauter du sommet du mur. Cela évite un trop gros impact pour ceux qui pourraient avoir un dos ou des genoux fragiles.
Une entrée dans une salle de bloc coûte individuellement entre 9 et 17€ la séance. Le plus souvent, les salles proposent différents tarifs avantageux aux étudiants, aux jeunes, aux professionnelles de l’escalade… Vous pourrez aussi choisir entre plusieurs types d’abonnements comme les 10 entrées, le pass mensuel, le pass annuel… Selon votre régularité dans la salle, certains abonnements peuvent être vraiment avantageux 💰. Depuis peu, les salles d’escalade interdisent strictement l’usage de la magnésie en poudre. Utilisées pour assécher ses mains afin de ne pas glisser sur les prises, la magnésie est une poudre très volatile qui présente des particules chimiques cancérigènes. La magnésie n’est pas dangereuse pour les grimpeurs qui ne la respirerait qu’occasionnellement. Cependant, elle peut devenir nocif pour les salariés des salles d’escalade qui vont la respirer quotidiennement et toute la journée. C’est pour cela qu’il faudra vous munir de magnésie liquide. Sous ce format, la magnésie n’est plus volatile mais visqueuse. Vous pourrez en acheter à l’accueil des salles ou dans des magasins d’escalade. Après avoir bien secoué votre tube de magnésie liquide, étaler une noix de la pâte blanche sur toute la surface intérieure de votre main. N’oubliez pas de bien laisser sécher quelques secondes ou de souffler sur vos mains pour que l’effet prenne et que vos mains soient bien sèches et toutes blanche. Sinon, vous allez fortement salir les prises avec de la pâte encore humide et perdre en adhérence. Vous pouvez aussi mettre votre nom dessus car il n’est pas rare qu’un tube soit échangé ou chipé, surtout aux heures de pointe 🙄.
Dans une salle de bloc, vous retrouverez différents niveaux de difficulté. Généralement, les cotations sont visibles grâce aux couleurs, soit des prises, soit des petites flèches ou indications au début du bloc. L’enjeux en bloc est d’arriver à toucher des deux mains pendant minimum 3 secondes la dernière prise du bloc qui sera signalée par une flèche, une étiquette ou un scotch. Ces signalisations dépendent des préférences des salles. Si vous êtes déjà habitué à l’escalade de difficulté en voie, ne soyez pas surpris si les cotations sont plus dures en bloc. Un 6a en voie est souvent plus facile qu’un 6a bloc. Tout dépend de quel style de grimpeur vous êtes ! Un bloc est constitué d’une dizaine de prises et il construit un enchainement de 5 à 10 mouvements d’escalade en moyenne. Le nombre de blocs présents dans une salle varie considérablement selon la taille et la politique de la salle à ouvrir des blocs très distincts ou les uns sur les autres. Il faut aussi savoir que tous les blocs d’une même salle ne changent pas toutes les semaines. Généralement, un roulement est instauré dans la salle et c’est juste une partie d’un mur qui sera modifiée chaque semaine. Les salles de bloc ont une plage d’ouverture quotidienne longue pouvant aller les soirs 🌙 jusqu’à 23h pour permettre à tous de grimper après le travail. Même le week-end, vous pourrez aller vous défouler quelques heures, ou toute la journée.
Le bloc est la discipline d’escalade la plus adaptée à la grimpe en solo car vous n’aurez besoin de quelqu’un d’autre pour grimper avec. Même si chez Osm’ose, on trouve que l’escalade c’est toujours plus fun partagée, on sait que ce n’est pas toujours simple d’avoir un copain avec qui grimper. Les salles de bloc ont souvent une actualité dynamique et organisent régulièrement des évènements pour diversifier leur clientèle Des contests ou des soirées à thème peuvent faire se rencontrer et challenger les participants 😉.
Les enrouleurs:
Les enrouleurs sont un système accroché au sommet (relais) de certaines voies en salle d’escalade de difficulté. Une sangle similaire aux sangles de slackline 🪢 est déroulée jusqu’au pied de la voie, maintenu avec un mousqueton accroché au sol. Il vous suffira de clipper le mousqueton au pontet de votre baudrier pour grimper en solo, l’enrouleur s’occupera de l’assurage. Le mousqueton à accrocher au baudrier est automatique et avec minimum une sécurité à pousser pour l’ouvrir. Cela assure que le mousqueton ne s’ouvrira pas en grimpant. Les enrouleurs sont de plus en plus présents dans les salles. Avant, c’était déjà bien s’il y en avait un, maintenait, les nouvelles salles en ont au moins 5. C’est une super solution pour s’échauffer quand votre compagnon de cordée est en retard ou de travailler une voie dure sans condamner quelqu’un à vous assurer pendant un moment. Le désavantage est que vous pouvez uniquement grimper en moulinette avec ce système qui vous assure depuis le haut. De plus, vous ne pourrez pas demander à l’enrouleur de vous prendre « sec » et de bloquer la corde. Pour redescendre et en cas de chute, il suffira de s’assoir dans le baudrier et la sangle vous redescendra en contrôlant la vitesse. La première fois peut être un peu déconcertante car il faut se laisser tomber 2 secondes avant que la sangle ne vous retienne. Aucun danger mais la sensation est juste surprenante 😉. Les salles vous conseillent de tester la chute juste au-dessus du sol avant d’aller au sommet du mur. Vous pouvez utiliser une longe personnelle pour vous vacher au mur si vous voulez faire une pause sans redescendre immédiatement.
Du moins, les enrouleurs représentent une réelle opportunité pour ceux qui souhaitent grimper seul. Vous pouvez enchainer les voies sans avoir à assurer quelqu’un. Les séances peuvent être drastiquement plus rapides pour se chauffer les bras ! N’hésitez pas à demander à l’accueil des salles s’il possède un enrouleur avant de prendre votre séance.
Le Pro Grade :
Le ProGrade est LA révolution 2023 de l’escalade en salle. Il s’agit d’une invention d’une marque italienne qui permet de grimper en solo, en tête et en moulinette. Ce système n’est plus fixé en haut du mur comme les enrouleurs, mais en bas, comme un assureur humain normal. Il vous faudra vous encorder seul au bout de corde que laisse dépasser ce gros cube noir. Ensuite, c’est un mélange de technologies électroniques et mécaniques qui permet à cet enrouleur inversé de vous assurer automatiquement. Vous pourrez choisir en grimper en tête ou en moulinette en appuyant sur les touches de l’écran tactile de la machine. Attention, ce ne sera pas la machine qui pourra vérifier que votre nœud d’encordement est bien fait, vous devrez vous auto-vérifier. Pour la grimpe en tête, le système est intelligent et il détecte à quelle hauteur se situe le grimpeur pour laisser du mou sur la corde en conséquence. Ainsi, même une chute proche du sol pourra être justement assurée grâce aux capteurs de la machine qui ravaleront le mou pour éviter un retour au sol du grimpeur. Le concepteur du ProGrade affirme même que la machine peut ravaler de la corde plus rapidement qu’un assureur humain et éviter toute chute au sol, même si les grimpeurs sont au niveau de la première dégaine. Cette innovation révolutionne la pratique de l’escalade, car elle ouvre la grimpe en tête en autonomie, ce qui restait le principal inconvénient des enrouleurs classiques.
Ce système est disponible dans des salles d’escalade à Milan 🇮🇹, proche du lieu de conception du ProGrade. Les concepteurs présentent une forte ambition à se développer à l’international, mais ils ne sont toujours pas disponibles en France pour le moment. Mais cela ne saurait tarder !
Les mots dans les salles :
Pratiquer l’escalade de bloc est la manière la plus simple pour grimper seul. Aujourd’hui toutes les grandes villes de France possèdent au moins une salle de bloc privée. Dans ce genre de salle, vous n’aurez ni besoin de matériel d’assurage, ni de corde, ni de baudrier. Seulement d’une paire de chausson et de la magnésie si vous en avez besoin. Les murs des salles de bloc ne montent jamais au-dessus de 4,5 mètres avec des matelas de minimum 40 cm d’épaisseur. C’est pour cela que toutes les chutes peuvent être amorties au sol. Vous trouverez aussi des « prises de descente », il s’agit de grosses poignées très faciles à tenir qui sont installées un peu partout sur les murs. Ces prises permettent une retraite et une redescente plus facile en évitant de sauter du sommet du mur 😉. Cela évite un trop gros impact pour ceux qui pourraient avoir un dos ou des genoux fragiles.
1. Escalade en extérieur solo
Désormais que toutes les techniques d’escalade indoor sont énumérées et expliquées, nous allons nous intéresser aux techniques d’auto-assurage en extérieur.
Chez Osm’ose, notre spécialisation dans les panneaux et les prises d’escalade fait que nous ne sommes absolument pas spécialistes de ce genre de techniques d’escalade en extérieur. Nous tenons aussi à préciser que l’auto-assurage en extérieur est strictement réservé aux pratiquants confirmés et experts. Ces techniques nécessitent des manipulations très spécifiques et compliquées avec des appareils d’assurage réservés aux grimpeurs qui les maitrisent depuis des années. Si vous débutez en escalade, nous vous déconseillons fortement de vous initier à l’escalade par l’auto-assurage. Il s’agit de techniques laborieuses où il faut être très minutieux à la mise en place. Autant vous dire que vous allez perdre plus de temps à manipuler la corde pendant des heures plutôt qu’à grimper tout simplement. Ces techniques sont d’ailleurs majoritairement utilisées lorsque la corde se bloque au niveau du relais au moment où l’on voulait la retirer depuis le bas. Ce n’est généralement pas une partie de plaisir de remonter à la corde pour la débloquer… Bref, si vous galérez à trouver des personnes autour de vous pour aller grimper avec, nous vous conseillons vivement de vous inscrire dans un club ou une association. Avec les réseaux sociaux, il est aussi assez facile de trouver des groupes de grimpeurs selon votre localisation. Vous rencontrerez des personnes proches de chez vous qui pourront vous assurer en toute sécurité !
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Le bloc outdoor :
La pratique du bloc est très populaire en salle, mais il existe aussi des sites en extérieurs où se pratique traditionnellement le bloc. Il s’agit de « bloc » de cailloux, comme son nom l’indique, qui sont moins haut d’une falaise et où l’on peut faire quelques mouvements pour atteindre le sommet. Pour grimper en bloc en extérieur, il est recommandé d’utiliser un Crash Pad. C’est un matelas spécialisé pour protéger les chutes en escalade, il peut se plier et il a des bretelles pour se porter comme un sac à dos et se transporter facilement. En effet, une chute à 2 mètres du sol en extérieur peut faire très mal si le terrain est rocheux ou juste si la chute est mauvaise. Un crash pad n’est pas aussi épais qu’un matelas de salle de bloc, mais il protège quand même en amortissant la chute. Néanmoins, il est préférable que quelqu’un vous accompagne si vous souhaitez faire du bloc en extérieur pour qu’il puisse vous faire une parade en grimpant. Il s’agit de mettre le bras en l’air en dessous du grimpeur pour maitriser la chute. Une parade est efficace si le grimpeur n’est pas loin des bras, plus haut, le grimpeur peut sérieusement blesser celui en dessous de lui en tombant de tout son poids. Un pareur peut aussi vous aider pour bouger le crash pad en même temps que vous grimpez. Certains blocs qui se déplacent ne peuvent pas être protégés en une seule fois par un seul crash pad. Une personne peut tirer le crash pad en suivant votre grimpe pour qu’il soit toujours le mieux placé sous vous. Toutefois, le bloc outdoor est une bonne alternative pour grimper seul tout en limitant les dangers liés à la verticalité de l’escalade. Vous trouverez les informations sur les sites de bloc en extérieurs dans des livres « Topo » qui vous indiqueront le lieu et la cotation des blocs. Ces livres sont trouvables en librairie typée montagne, dans des magasins de montagne ou sur internet.
Le Grigri et la Micro Track :
Le Grigri et la Micro Track sont des appareils d’assurage fabriqués par PETZL. Ces deux appareils disposent d’un système autobloquant qui permet de remonter sur une corde. Ainsi, avec ces appareils accrochés au pontet du baudrier, si vous passez la corde dedans, il sera possible de ravaler la corde au fur et à mesure que vous montez dessus. Cette technique nécessite néanmoins que la corde soit déjà mise en place en haut de la voie. Il faut aussi qu’au niveau du relais la corde soit bloquée avec un nœud pour que les brins ne coulissent plus et que l’on puisse s’autoassurer sur un brin. Ainsi, il est possible de grimper et de ravaler la corde au niveau du pontet tout en grimpant. Cette technique n’est pas idéale pour grimper au-dessus de son niveau, car il faut pouvoir lâcher une main de temps en temps afin de ravaler la corde. Toutefois, elle permet de grimper en sécurité si vous être dans un groupe impair et que quelqu’un peut vous mettre la corde en tête. Pour la descente, le Grigri est plus pratique puisqu'il vous permet d’activer la poignée à n’importe quel moment pour contrôler la descente sans avoir besoin de faire aucune autre manipulation de corde. Tandis que la Micro Track elle, ne peut fonctionner que dans un sens. Il ne sera pas possible de redescendre tant que vous serez attaché à celle-ci. Il vous faudra donc vous vacher au relais pour l’enlever et utiliser un Reverso (tube d’assurage) pour redescendre comme en rappel. Il est vivement conseillé d’installer une cordelette avec un nœud de « Machard » en dessous du Reverso pour stopper la descente si vous lâchez les mains de la corde.
Pour conclure,
l’équipe Osm’ose vous invite à pratiquer principalement le bloc si vous souhaitez grimper seul. C’est la pratique la moins risquée et qui demande le moins de matériel 😉. Les systèmes d’enrouleurs sont une bonne alternative, mais ils vous cantonnent à grimper uniquement sur certains couloirs de la salle, là où ils sont installés, ce qui peut vite devenir rébarbatif si vous pratiquez régulièrement. Nous aimerions terminer sur le fait que l’escalade est un beau sport qui, selon nous, se partage et où on aime s’encourager et échanger des conseils. Nous ne pouvons que vous conseiller à ne pas avoir peur d’être force de proposition pour motiver des gens autour de vous à grimper. Au travers des réseaux sociaux, de nombreuses communautés se créent pour regrouper des grimpeurs, n’hésitez pas à vous y intégrer, c’est gage de super rencontre pour sûr !